Acabamos de recibir la noticia de la reciente publicación del libro del arquitecto Bordelés Cristophe Hutin sobre sus experiencias y aprendizaje como arquitecto en sus viajes y estancias en Suráfrica.
"Ce que raconte Christophe montre clairement que c’est chez nous que l’architecture a aujourd’hui vraiment un problème, un problème de fondation, un problème qui concerne ses objectifs autant que sa production.Ses objectifs, car en l’écoutant, on réalise combien elle a oublié qu’elle devait d’abord s’occuper des plus démunis, parce que les conditions dans lesquelles ls vivent sont intolérables et cela d’autant plus qu’à l’évidence, nous avons aujourd’hui les moyens techniques et théoriques de résoudre cette question.
Sa production, parce qu’on comprend que le carcan des lois, des règlements, des prétentions, du bon goût, de l’harmonie qu’on veut préserver ou atteindre, bref que tous ces murs dans lesquels on l’a enfermée, sont insupportables, simplement parce qu’ils empêchent la vie."
Comment se fait-il que nous, qui disposons de tant de moyens, soyons incapables de résoudre nos problèmes de logements ? Comment pouvons-nous accepter que des hommes et des femmes n’aient pas de lieux où dormir et habiter ? Pourquoi n’avons-nous pas continué ce que nous avons fait dans les années d’après guerre, c’est-à-dire construire chaque année près d’un million de logements ?
Comment, nous, qui disposons de connaissances et de moyens si considérables, pouvons-nous être bloqués par un passé que nous rendons de plus en plus artificiel à force de l’idolâtrer, de le parfaire et ainsi finalement, de le caricaturer ? Comment avons-nous pu perdre confiance dans l’avenir et devenir aveugles devant tout ce que la modernité nous apporte ? Comment nous sommes-nous laissés enfermer dans tant de règles, de grilles, de contraintes alors que nous avons acquis tant de pouvoir ?
Il est tout de même incroyable (et attristant) que les murs qui emprisonnent l’architecture soient plus hauts et plus épais ici que là-bas. Il est tout de même incroyable (et stimulant) que ce soit dans des bidonvilles qu’il faille aller rechercher des raisons d’espérer et de se battre pour changer ce monde dans lequel on vit.Il est tout de même incroyable (et enthousiasmant) qu’il faille aller si loin pour se rappeler qu’on peut appréhender le monde d’une façon beaucoup plus sensible et efficace en regardant par le petit bout de la lorgnette et en s’accrochant aux vies particulières." Patrice Goulet, Paris, le 9 février 2009